La mobilité en zone urbaine continue de se complexifier pour répondre au défi de la densité des populations en ville. En effet, on estime que d’ici 2050, 68% de la population mondiale vivra en milieu urbain (contre 55% aujourd’hui). Une mutation profonde à laquelle les villes essaient de se préparer en proposant une offre de transport variée, complète, intelligente et la plus verte possible. La forte densité et la cohabitation entre les modes de transport en zones urbaines révèlent pourtant une problématique d’insécurité croissante, à laquelle il convient de proposer des solutions innovantes, pérennes et performantes, adaptées à tous les usagers.
Retour sur des initiatives et dispositifs impactant en matière de sécurité en ville.
Les dangers en zone urbaine
Le non-respect des règlementations routières peut conduire à des situations inquiétantes. Alors que le bilan de la sécurité routière s’améliore à l’échelle nationale, les accidents dans les zones urbaines continuent d’augmenter et représentent aujourd’hui 29% de la mortalité routière. Les principales victimes autres que les conducteurs et passagers en voitures sont les conducteurs de deux-roues motorisés, suivis des piétons puis des vélos et cyclos.
Ainsi, sur la totalité des personnes tuées sur les routes en 2018, on compte 19% de motards, soit 627 décès, 4% de cyclomotoriste, soit 133 décès et enfin 5% de cyclistes, soit 175 décès.
De ce fait, la lutte contre l’insécurité routière revêt un caractère prioritaire, mobilisant les pouvoirs publics pour infléchir la courbe des accidents et des victimes de la route, par une modification des comportements délictueux, et surtout l’émergence d’une nouvelle culture en matière de sécurité.
Depuis 2 ans, les dispositifs de sécurité dans les zones urbaines ont évolué pour suivre l’innovation des moyens de transport et dans le but de maintenir la sécurité, tout en ayant conscience des enjeux écologiques d’aujourd’hui.
L’objectif ? Renforcer la sécurité et l’ergonomie des déplacements, pour une mobilité sereine et respectueuse de la vie humaine :
- En développant des innovations spécifiques pour les usagers
- En mettant en place des mesures de prévention pour éviter les accidents
- En améliorant la mobilité des usagers vulnérables ou fragiles
- En connaissant mieux les causes d’accidents et de blessures pour ainsi préserver des vies humaines
- En concevant et évaluant des actions et dispositifs innovants pour éclairer les comportements et promouvoir une mobilité plus sûre.
Face aux enjeux, quelles ont été les dernières avancées en termes d’équipements, d’infrastructures, de services et applications et de réglementations ?
Des infrastructures pour une mobilité urbaine plus sécurisées
Lorsque l’on parle de mobilité urbaine, la notion de risque est toujours à prendre en compte. Un risque notamment dû au grand nombre d’acteurs dans des zones restreintes. En effet, si une multitude de personnes se déplacent à pied, en voiture, en moto, en bus ou encore à vélo, on assiste à une forte densité de trafic, et par conséquent, à des imprévus nécessitant une vigilance accrue. Voiture à l’arrêt, piétons qui traversent ou encore travaux, les dangers sont nombreux et ne peuvent pas toujours être anticipés. Pour cela, des infrastructures adaptées sont nécessaires pour supporter ce trafic, garantir la sécurité des usagers et diminuer l’impact sur l’environnement lié à l’accroissement de la circulation des personnes.
Les innovations sur les passages piétons
Des nouveautés concernant les passages piétons ont pu être observées. En effet, en 2018, un système d’éclairage a été installé en direction d’Angers. Le dispositif se met en marche en même temps que l’éclairage municipal et éclaire ainsi de deux bandes bleues latérales le passage piéton. A chaque extrémité des bandes se trouve en plus un plot surmonté d’un point lumineux. L’objectif est donc d’interpeler les conducteurs et de protéger les piétons. Il en est de même pour les « zones tampons » dont la création par les maires a été autorisé en 2018 par le CISR (Comité Interministériel de la Sécurité Routière) et dont le but est de faire marquer obligatoirement un arrêt à l’automobiliste, situé entre deux et cinq mètres d’un passage piétons lorsqu’un piéton souhaite s’engager sur celui-ci.
A Paris, la ville a inauguré en 2018 son premier passage piétons en 3D, fait de peinture blanche et donnant un effet de relief. Il s’agit d’un trompe l’œil efficace et très visible, même la nuit. L’objectif étant d’inciter les automobilistes à ralentir, de renforcer la sécurité des piétons dans les zones à 30 et de « faire prendre conscience, par un moyen original et non répressif que la priorité est au piétons » d’après Carine Petit, maire du 14ème arrondissement de Paris.
Le principe de rétro-réflexion (désignant la lumière renvoyée par un marquage sur la chaussée) sur un panneau de signalisation, peut également être utilisé sur certains passages piétons en milieu urbain, dans le but, toujours, d’attirer l’attention des automobilistes et les pousser à ralentir. La rétro-réflexion, sur un panneau à sens interdits par exemple, peut permettre de diminuer le nombre de voitures prenant des rues à contre sens, généralement à l’origine de l’encombrement de la voirie, voire d’accidents.
Les feux tricolores intelligents
Enfin, concernant les infrastructures mises en place, de plus en plus de communes testent les feux tricolores dits « intelligents » afin de fluidifier le trafic et de garantir une plus grande sécurité sur la route. C’est notamment le cas à Malestroit dans le Morbihan, avec l’installation de feux tricolores passant du rouge au vert selon la vitesse des automobilistes. Le principe est simple, des capteurs de vitesse sont installés dans le feu tricolore et si le conducteur respecte la limitation de vitesse, alors le feu passe au vert. En revanche, si l’automobiliste arrive à plus de 50km/h, le feu force le rouge. L’idée est donc de récompenser le bon comportement de l’automobiliste. Plus celui-ci roulera vite, plus longtemps il attendra au feu rouge.
La protection des vélos : les parkings sécurisés
L’insécurité dans la mobilité urbaine réside également dans les craintes des usagers concernant le vol de véhicules. En effet, les vols et dégradations freinent l’essor du vélo en ville et en France. 1076 vélos qui se font voler chaque jour, soit 400 000 par an, un phénomène qui nourrit donc de fortes attentes de la part des cyclistes. Selon une étude de l’Observatoire du Cycle, 95% des enquêtés souhaitent le développement de parkings sécurisés, ce qui est selon eux, une priorité pour lever les risques liés au vol et inciter à une pratique massive du vélo.
De ce fait, afin de désengorger les routes, éviter les accidents, garer son vélo en toute sécurité et ainsi inciter les gens à l’utiliser, de nombreux acteurs et opérateurs proposent des parkings vélos intelligents. C’est le cas de JC Decaux mais également du dispositif Véligo en Île de France qui met à disposition des espaces Véligo à proximité des gares et stations, dans le but d’accéder facilement à des espaces sécurisés. Accessibles 7 jours sur 7, ils offrent aux détenteurs d’un forfait Navigo la possibilité de garer leur vélo dans un abri éclairé, facile d’accès et sous vidéoprotection.
Des accessoires connectés pour la sécurité des deux-roues
Il arrive que la route ne soit pas bien éclairée, que le brouillard ou la pluie empêche les usagers de bien se repérer en ville, ou encore que les utilisateurs de vélos, trottinettes et autres véhicules ne soient pas assez visibles pour les automobilistes. C’est pourquoi, de plus en plus d’équipements sont proposés, dans le but d’assurer la sécurité des usagers en diminuant les risques d’accidents sur la route, et ainsi rendre la mobilité urbaine moins dangereuse chaque jour.
Le casque connecté
Commençons par le casque connecté, ce produit cumule les fonctions de sécurité préventive en améliorant non seulement la visibilité des utilisateurs de ces véhicules mais également de sécurité active puisqu’il protège parfaitement l’usager en cas d’accident. Ce casque clignotant est équipé d’un éclairage puissant à l’avant ainsi que de plusieurs LED colorées sur les côtés et à l’arrière. L’éclairage à l’avant peut fonctionner selon 3 modes : moyen, fort et intermittent et les LED de chaque côté se gère indépendamment. Ainsi, l’utilisateur peut choisir de faire clignoter alternativement le bleu et le rouge, les deux ensembles, ou en position fixe. Ce casque permet donc de voir suffisamment loin pour rouler entre 20 et 25km/h sans se faire surprendre par un obstacle.
Wink Bar, le guidon connecté
Afin de maintenir la sécurité de l’usager sur la route, Velco a lancé Wink Bar, son premier guidon connecté intégrant un système de guidage GPS par signaux lumineux, un système de géolocalisation en cas de vol ainsi que des phares intelligents. S’installant sur n’importe quel vélo et se contrôlant depuis son smartphone, il offre une expérience intuitive et sécurisée pour l’utilisateur final.
Dans un premier temps, grâce au système de tracking intégré au guidon, ainsi qu’à un système d’alerte en cas de mouvement suspect, Wink Bar répond à la problématique liée au vol. En effet, l’utilisateur a la possibilité de géolocaliser son véhicule en temps réel, pour le retrouver en France comme dans le monde entier.
Avec le système de navigation breveté WinkNav, ce guidon permet de mener son propriétaire à destination en lui proposant un itinéraire qu’il aura au préalable entré sur l’application Wink Bar. L’utilisateur suit les directions à prendre (tourner bientôt à gauche, tourner maintenant, prendre la troisième sortie du rond-point) indiquées à l’aide de blocs lumineux intégrés au guidon. L’usager n’est donc pas obligé de regarder constamment son smartphone, qu’il peut d’ailleurs ranger tout au long du trajet.
Grâce au système d’éclairage intelligent du guidon Wink Bar, deux phares intégrés à l’avant du guidon et disposant de différents modes de fonctionnement permettent au cycliste d’être bien vu des autres usagers de la route. Les phares s’allument en fonction de la luminosité ambiante et peuvent être paramétrés en fixe (toujours allumés), clignotants ou en automatique. Trois fonctionnalités pour protéger l’usager en zone urbaine, et ce, peu importe les conditions dans lesquelles il se déplace.
Le gilet fluorescent clignotant
Dans le code de la route, il est nécessaire de rappeler que le gilet fluorescent de sécurité est une obligation légale afin de pouvoir rouler avec des EPDM (Engins Personnels de Déplacement Motorisés) ou NVEI (Nouveaux Véhicules Electriques Individuels) lors de journées avec peu de visibilité, et la nuit. Il existe donc des gilets fluos avec LED et clignotants intégrés à la pointe de la technologie, rassemblant design et sécurité. Le détenteur du gilet peut, grâce à sa télécommande et à différents symboles à LED, choisir entre 4 signaux (gauche, droite, avant, arrêt), rappelant aux passagers ainsi qu’aux conducteurs de rester à distance.
Le sac à dos indicateur de directions
Disposant du même principe que le gilet clignotant, il existe un sac à dos possédant un système intégré de clignotants. Conçu spécialement pour faciliter la mobilité, il permet d’augmenter la visibilité lors de déplacements, d’activités sportives ou de loisirs. Développé pour les cyclistes, joggeurs, skateurs et même pour l’usage de la trottinette ou du roller, ce sac à dos apporte à l’utilisateur un gain de sécurité de jour comme de nuit grâce au panneau LED clignotant ainsi qu’à ses bandes réfléchissantes. Les LED peuvent afficher 4 signaux très visibles (virage à gauche, en avant, virage à droite et danger/arrêt) et informent les autres usagers, des changements de direction à venir.
La règlementation des transports au service de la sécurité en ville
L’apparition récente de nouveaux engins tels que les EDPM (Engins de Déplacement Personnel Motorisés) : trottinettes électriques, monoroues, gyropodes ou encore hoverboards apportent de nouvelles solutions pour se déplacer au quotidien. Cependant, leur présence de plus en plus forte dans les rues et l’espace public nécessite d’être réglementée pour des raisons de sécurité de leurs utilisateurs et des autres usagers.
Ainsi, les EDPM doivent être équipés de feux avant et arrière, de dispositifs rétroréfléchissants et d’un klaxon. Leur vitesse ne doit pas excéder 25km/h et leur utilisateur peut circuler sur les pistes cyclables ou sur les voies vertes et la circulation sur les trottoirs est interdite. Si le maire autorise la circulation de ces véhicules sur les routes dont la vitesse maximale autorisée est de 80km/h, alors l’utilisateur devra porter un casque, se vêtir d’un équipement rétroréfléchissant et rouler avec les feux à une vitesse maximum de 25km/h. Aussi, le stationnement sur le trottoir de ces véhicules ne doit en aucun cas gêner la circulation des piétons. Tant de règles, pour que ces nouveaux véhicules ne viennent pas entraver la sécurité des autres usagers en zone urbaine.
Lors du Comité Interministériel de la Sécurité Routière (CISR) en janvier 2018, le premier ministre avait annoncé 18 mesures fortes afin de baisser la mortalité sur les routes. Plusieurs d’entres elles sont entrées en vigueur en mai dernier. Elles portent notamment sur la lutte contre l’utilisation du téléphone au volant, la lutte contre l’alcoolémie par une extension des mesures de rétention, de suspension du permis de conduire et enfin sur une meilleure protection des piétons.
Des services et applications au service de la sécurité en ville
Parmi les applications destinées à préserver la sécurité des usagers en ville, Waze semble être un exemple adapté. Tout comme Google Maps, et autres applications cartographiques, Waze propose notamment à ses utilisateurs de connaître les vitesses à respecter dans différentes zones, d’identifier toutes sortes d’incidents survenus sur la route, les embouteillages et d’avoir accès à la localisation précise de ceux-ci. L’application offre également des itinéraires de navigation plus rapides pour ainsi désengorger les routes et faciliter la mobilité des usagers.
Comme évoqué précédemment, l’application Wink Bar (disponible avec le guidon Wink Bar) de Velco, ainsi que d’autres applications similaires permettent au propriétaire du guidon de géolocaliser son vélo en temps réel et ainsi de le retrouver facilement en cas de vol. Une notification est également envoyée en cas de mouvement suspect du vélo, afin de prévenir cet éventuel vol. Ce type d’applications permet à l’utilisateur d’appréhender au mieux les différents dangers qui peuvent être présents sur la route, en ville.
La densité de trafic et l’insécurité dans les zones urbaines imposent une remise en question permanente des dispositifs pour fluidifier et sécuriser tous les usagers. Des avancées et fortes innovations sont déployées en matière d’infrastructures, d’accessoires et équipements, de règlementations ou encore de service, sous l’impulsion commune de tous les acteurs de la mobilité urbaine. La mobilité douce doit prendre une place importante dans l’offre de transport de demain, ce qui ne sera possible que si la sécurité continue de se renforcer en ville.