Zoom sur le speed bike, le vélo électrique rapide et puissant

Selon une étude, l’ADEME estime qu’en France, 12 à 13% des actifs pourraient privilégier le speed bike pour leurs trajets domicile-travail.

Un nouvel acteur incontournable de la micro-mobilité dans les zones urbaines denses 

Également appelé speedelec ou vélo à assistance électrique rapide, le speed bike est un vélo électrique équipé d’une assistance au pédalage lui permettant d’atteindre les 45km/h. Il dépasse donc les capacités offertes par le vélo à assistance électrique (VAE) classique qui plafonne à 25km/h avec pour premier avantage la possibilité de rallonger les distances parcourues.

Autre point fort : comme pour tout VAE, la vitesse d’assistance est variable, ce qui simplifie les ralentissements, notamment dans des zones denses. Le speed bike est donc majoritairement utilisé dans le cadre de déplacements interurbains et pourrait s’imposer comme une alternative à la voiture.  

Le Speed Bike soulève le débat de la vitesse des véhicules électriques urbains au sens large, à savoir trouver le bon équilibre entre sécurité et praticité pour que les alternatives à la voiture s’imposent.

Prix d’achat et réglementations : des freins à l’acquisition de speed bikes 

Si les speed bikes semblent pénétrer le marché de la mobilité avec conviction, leurs spécificités ne leur permettent, semble-t-il, pour l’instant pas de s’adresser à l’ensemble de la population.  

Avec un prix d’achat estimé à 4 000€ pour un modèle neuf, les speedelecs ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Là encore, tout dépend de certains dispositifs mis en place : en Belgique, il existe une indemnité pour les déplacements domicile-travail à vélo ou à vélo électrique de 0,24 € par kilomètre, non imposable (aucune obligation pour les employeurs, il s’agit d’une indemnité volontaire). Il est donc très intéressant pour certaines personnes d’utiliser un speedelec. Si leur trajet est de 30 km, ils peuvent « gagner » 3 744 € par an. Cela explique pourquoi de nombreuses personnes ne considèrent pas un speed bike comme un vélo coûteux.

Les acheteurs des VAE rapides sont le plus souvent des hommes (83% des acheteurs), âgés de plus de 50 ans et vivant dans des grandes métropoles ou à la frontière suisse.  

Outre leur prix, ce sont également les réglementations associées à l’utilisation des speed bikes qui peuvent freiner l’acte d’achat. Puisqu’ils permettent des déplacements dans des zones à forte densité et à une vitesse quasiment deux fois plus élevée qu’un VAE classique, les speed bikes répondent à de nombreuses exigences légales. Immatriculation, permis cyclo et assurance obligatoires, casque homologué cyclomoteur ou encore interdiction de circuler sur les pistes cyclables peuvent apparaître comme des contraintes un peu trop lourdes pour certains usagers. 

En matière de sécurité, le danger réside dans la ressemblance visuelle des speed bikes avec les VAE classiques. En effet, il est difficile de les différencier, ce qui facilite les dérives des utilisateurs de speed bikes qui peuvent prendre les avantages de la vitesse avec le confort des cyclistes, en circulant sur les voies dédiées par exemple.

Quelle place pour le speed bike dans le paysage de la micro-mobilité ?  

Le speed bike commence à faire de l’ombre à la voiture, notamment pour les déplacements entre le domicile et le lieu de travail, mais possède-t-il d’autres atouts ?  

Bien que son prix d’achat puisse sembler élevé comparé à l’offre classique en termes de vélos électriques, le speed bike représente un investissement moindre, par rapport à la voiture ou au scooter, tout en favorisant des déplacements en zone urbaine dense.  

Si les utilisateurs de speedelec n’ont pour l’instant pas totalement délaissé leur voiture, qu’ils continuent à utiliser 1 jour sur 5 en moyenne, ils pourraient voir une réelle rentabilité à l’utilisation prolongée et pour de longues distances de leur VAE rapide. Pour être rentable, un speed bike acheté neuf doit remplacer la voiture pour des trajets d’au moins 200 km par semaine. Une réelle opportunité pour les déplacements longs, fréquents ou dans des zones urbaines congestionnées.  

Les speed bikes répondent également à une démarche écologique forte. En effet, l’utilisation d’un VAE rapide permet à l’utilisateur de contribuer à la protection de l’environnement tout en ne limitant pas ses opportunités de déplacement quotidiennes, contrairement à la trottinette ou au vélo classique, par exemple. Les sportifs y voient également l’occasion d’allier activité physique et praticité.  

Les speed bikes pâtissent encore d’une faible notoriété sur le marché français. Pourtant, une tendance nette semble se dessiner en faveur de ces nouveaux VAE rapides, particulièrement au sein des zones urbaines denses. Leur prix à l’achat réduit certes les acquisitions spontanées mais il semble confirmer une inclinaison certaine des usagers vers une mobilité écologique, efficace et sécuritaire.